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13 décembre 2014 6 13 /12 /décembre /2014 19:59
Berserk, l'âge d'or : 1, 2 & 3
Berserk, l'âge d'or : 1, 2 & 3Berserk, l'âge d'or : 1, 2 & 3

Avec un brin de culture manga, difficile de ne pas connaître Berserk, série culte ultra violente qui base son succès sur des monstres, du sexe et de la noirceur bien intense. Une pointure de la dark fantasy qui passe au mixeur pour accoucher d'une des oeuvres les plus violentes de sa catégorie. Je n'ai pas encore pu goûter à la série, en revanche, un groupe de 3 OAV intitulés Berserk, l'âge d'or, sont passés à ma portée. Et quelle bonne petite claque !

L'histoire : Gutz, mercenaire solitaire sillonnant les routes d'un monde moyenâgeux, se retrouve enrôlé par la compagnie du faucon, groupe de mercenaires menés par Griffith, roturier passé maître dans l'art du sabre. En possession d'un artefact appelé le Béhélit, il a pour projet d'être anobli et de fonder son propre royaume. Séduit par le rêve de son employeur, il décide de participer à toutes ses batailles.

Berserk, l'âge d'or : 1, 2 & 3

Berserk, l'âge d'or est découpé en trois parties de longueurs inégales (1h15, 1h25 et 1h45), découpées d'une façon plutôt intelligentes car elles respectent toutes une gradation en termes de violence et d'enjeux qui les rendent assez fluides, et constamment dans la relance. Commençant sur des bases relativement classiques, le style berserk s'impose vite au cours des combats, qui se révèlent bien chorégraphiés et d'une intensité rare (les seuls combats moyenâgeux atteignant cette sauvagerie sont le méconnu Le sang des templiers ou le Jeanne d'Arc de Luc Besson). De quoi poser une certaine intensité et assurer le spectacle. Les enjeux du premier animé sont relativement simples, probablement pour ne pas encore trop dépayser le public et l'inviter à poursuivre son aventure. En posant la collaboration entre Gutz et Griffith comme un code de mercenaire peu à peu mêlé à une certaine forme d'amitié (plutôt d'attraction par idéalisme), la partie donne une base plutôt solide au début de l'aventure (et en nous ralliant à la cause de Griffith, autant pour son idéalisme que pour son charisme magnétique (le personnage semble presque féminin dans les traits et la voix, ambivalence sans cesse entretenue par l'admiration que tout le monde lui porte). Cette partie pose quelques enjeux politiques qui montrent l'ascension de la troupe du faucon au service d'un des royaumes de la région, ainsi que les jalousies des autres nobles et chefs militaires qui sentent monter la concurrence, d'autant plus agaçante qu'elle vient du monde des paysans et autre plèbe rampante. Seul la séquence d'affrontement avec un démon et la prédiction de ce dernier (en lien avec le Béhélit) donne quelques indices, et en tout cas une petite motivation pour poursuivre la saga. La seconde partie poursuit directement sur les bases de son prédécesseur, mais elle a le bon goût de faire croitre les enjeux à vitesse grand V. Batailles toujours plus impressionnantes, combats gores qui se lâchent, l'avancée inexorable des faucons semble être favorisée par les Eléments. A moins que d'autres forces invisibles soient elles aussi à l'oeuvre. La dimension fantastique de l'univers de Berserk disparaît presque dans cette partie centrale, éludée par les affrontements tribaux du siège de la grande forteresse de Doldrey, place forte imprenable et porte d'entrée dans la noblesse pour Griffith si la victoire est remportée. Je décide de ne pas spoiler l'issue de la bataille, mais c'est à partir d'elle que les choses se corsent, et que l'aventure prend un revirement plutôt méchant, très glauque en fait, laissant le champ libre à la troisième partie qu'il est convenu d'appeler un put*in de climax ! On est déjà impatient d'enchaîner à la fin de la seconde partie, la troisième se pose immédiatement comme un enfer pour nos personnages, s'ouvrant sur une attaque dévastatrice d'assassins ninja avec tout ce qu'il faut de gore pour mettre de la pression. Difficile d'en dire davantage sans spoiler la seconde partie, mais question noirceur, plusieurs personnages se mettent à prendre très cher, et le fantastique revient sans prévenir à la charge (lors d'une séquence déjà intense émotionnellement, pour nous projeter carrément dans une dimension occulte et se livrer à une véritable orgie de violence. Il est vraiment très rare de trouver des films qui se concluent en apothéose, qui placent nos personnages dans des situations critiques à ce point, qui poussent le désespoir aussi loin, la folie aussi, pour certain. Et au point culminant, qui se transforment carrément en clone d'Urotsukidoji ! On savait que Berserk contenait du sexe et de la violence, mais si ce premier aspect avait été éludé, la censure vole en éclat. Et un tel revirement forge véritablement l'étoffe de Berserk, puisqu'il s'agit d'une préquelle préparant le terrain, et s'achevant à l'exact début de la série des mangas. Pas de grandes surprises pour les fans dont, mais les néophytes y trouveront un divertissement intense, sorte de remake de La chair et le sang qui rajoute une dose de fantastique pour s'assurer de sa noirceur. Un sacré projet, vendu beaucoup trop cher par les éditeurs dvds (bandes de voleurs !), mais qui a le mérite d'impressionner.

2013
de Toshiyuki Kubooka
avec Takahiro Sakurai, Rikiya Koyama

4,5/6

Berserk, l'âge d'or : 1, 2 & 3
Berserk, l'âge d'or : 1, 2 & 3Berserk, l'âge d'or : 1, 2 & 3
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17 novembre 2014 1 17 /11 /novembre /2014 14:44
Mardock Scramble

Histoire de continuer l'exploration de l'animation japonaise via les publications dvds de KAZE, plein feu sur une oeuvre peu connue : Mardock Scramble. Récit cyberpunk pour l'instant fragmenté en trois parties (j'ai pu en récupérer deux), Mardock Scramble se démarque de ses concurrents essentiellement sur un tableau : celui des protagonistes. Et dans l'ambiance, il se rapprochera surtout du premier Ghost in the shell. Divisé pour l'instant en 3 parties, la qualité se montre extrêmement variable suivant les épisodes.Si dans le premier, les créateurs ont été suffisamment astucieux pour le booster avec plusieurs qualités (ce qui en fait un animé tout à fait appréciable, probablement pour être financé pour toute la saga), avant de surenchérir avec une suite d'une connerie si abyssale que la comparaison avec Lucy s'impose d'elle même.

L'histoire : Une jeune prostituée, gravement blessée dans une explosion de voiture, est récupérée par un docteur qui expérimente sur elle une nouvelle technologie robotique d'origine militaire. Prisonnière d'un corps artificiel imparfait, elle apprend que la personne l'ayant laissé pour morte est un psychopathe en relation avec un haut fonctionnaire en cheville avec l'armée, qui se met alors à la traquer.

Mardock Scramble

Première partie :

Principal défaut : la durée. Moins de une heure dix pour cette première partie. C'est très faible quand on découvre le potentiel de cet essai. Potentiel modeste, car il ne révolutionne rien de son art (les dessins sont plutôt corrects, seuls les designs apportent une touche d'originalité véritable. Citée urbaine multicolore aux autoroutes verts fluo aériens, ordinateur métamorphes, arrières plans léchés... Mais c'est surtout la personnalité de ses protagonistes qui fait passer le film à un autre niveau. C'est quand on commence à connaître l'histoire de notre protagoniste et qu'on obtient quelques détails sur les méchants de service qu'on comprend l'interdiction aux moins de 16 ans portée sur la jaquette (ah, j'avais oublié de le préciser ?). Sans surenchérir dans les détails scabreux, disons que nous tenons là un joli personnage brisé, qui vit son métier à la fois comme une humiliation salvatrice et un assouvissement de ses désirs, après le drame qua vécu sa famille, au centre duquel elle était placée. La perspective d'une nouvelle chance, ici matérialisée par sa mort organique et son retour parmi les vivants, laisse d'abord dans l'incertitude au vu des séquelles psychologiques à affronter, suivies par les sbires réels, prenant pour prétexte l'illégalité de l'existance de notre héroïne pour mettre hors d'état de nuire son témoignage. D'abord par des voies légales (son procès, petite étape intéressante du film), puis par le bon vieux recours à la force, on n'est jamais mieux servi que par son calibre. Parcours classiques, mais les excentricités vicieuses de notre groupe de tueurs (qui collectionnent les trophés, en en faisant des usages plus ou moins déviants) et la sincérité du portrait féminin (avec la légère touche de trash qu'il faut pour lui donner de l'authenticité), assurent un bon fond de commerce. A celà, le film rajoute quelques atouts charme faciles, on retiendra essentiellement, en plus de ses jolis décors, une violence décomplexée dans les passages à l'action (assez rares quand même, on vous l'avoue avec dépit), et surtout son ordinateur métamorphe trop mimi ! Il prend essentiellement l'apparence d'une souris, se révèle être un compagnon aussi fidèle qu'efficace, maniant aussi bien la transformation en arme qu'en combinaison moulante dernier cri, en passant par le bijoux discret ou le bracelet d'auto-défense. Et en plus, il fait téléphone et gps... Bref, l'I-Phone 5G n'a qu'à bien se tenir, la relève japonaise est en route (et reviendra ce temps béni où ils étaient leader dans la micro-informatique et la production de qualité au rang mondial !). Question consistance, on est d'accord qu'on aura vu un peu mieux. Mais pour le sérieux de son ambiance et un certain travail des formes, le petit Scramble mérite qu'on lui accorde une petite chance.

2010
de Susumu Kudo

4/6

Mardock Scramble

Deuxième partie :

Je suis partagé entre l'hilarité et la consternation sur cette suite, qui sombre dans le trip cyberpunkonew-âge absolument imbuvable et sans le moindre sens. Il y a tout d'abord la fin du grand combat interrompu dans la première partie, la seule séquence qui vaille vraiment le coup d'ailleurs. Fait alors irruption un oeuf géant qui apporte son lot de filtres colorés, et à partir de là, c'est le déluge ! On pense d'abord que le scénariste s'est envoyé un bon paquet de drogue avant d'écrire, mais on constate bien vite qu'il a fait tourner son stock chez toute l'équipe technique ! En effet, parce qu'on ne trouvait pas le résultat assez joli avec toutes ces couleurs saturées, le film rajoute sur tous les plans un filtre aléatoire de couleur de l'arc en ciel, en pensant que ça va être zoli. Mais c'est hideux, vomitif, sans la moindre ambiance ! Puis j'ai vu arriver cet aide soignant trop mignon qui annonce qu'il est gay et va nous présenter son petit copain, il arrive au bord de l'eau, et là un dauphin sort et nous fait coucou. Heu... J'ai du mal comprendre ce qu'il disait. Mais pour dissiper tout soupçons, le dauphin se met à causer (avec une voix de black qui tchatche) : "Ouais mec c'est vrai ! Ch'uis son frère, son compagnon, son partenaire homosexuel, je fais ce qu'il faut quand il faut !" Woaaaaaaw ! Bouge tes nageoires vas y ! Oh oui, dilate ta narine ! Dans l'eau salée, ça picote un peu, mais c'est pas grave, j'aime ça et ça rajoute du sel à la vie de couple (hi hi). Mes excuses pour mes lecteurs éventuels, mais une idée d'homosexualité zoophile aussi saugrenue traitée à un niveau kikoo lol dans un animé pour adultes... Je crois que je commence à comprendre que ce projet n'est qu'une machine à fric où on met n'importe quoi en espérant que certains tomberont dans le panneau (en l’occurrence, les gays zoophiles ici). Vraiment, ils ont du chiader le premier épisode pour recevoir le financement de la saga, et maintenant que c'est fait, pourquoi se casser la tête, faisons ce qu'on veut, c'est payé de toute façon ! Ou alors les producteurs allongent le fric si on surenchérit sans cesse dans les idées. On paye pour ce qu'on veut, après tout... Puis après une attaque de requin volants (extasyyyyyyyy !), on part dans... un casino. Pour récolter du fric. Mais What ? Nan pas possible, ça part trop en cacahouète ! Mais si, et pendant une demie-heure, on se fade notre héroïne qui prédit les cartes au black jack ou les chiffres à la roulette. Véridique. Pour le 3ème, je mise sur un cliffhanger dans une partouse moyennâgeuse avec un robot en forme d'ange et une séquence tentacules !

Attention, une de ces photos montre un acte de zoophilie.Attention, une de ces photos montre un acte de zoophilie.

Attention, une de ces photos montre un acte de zoophilie.

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11 octobre 2014 6 11 /10 /octobre /2014 14:30
Appleseed - Alpha

Au rayon SF, j’éprouve une certaine nostalgie pour la période Appleseed, débutée en 2005 par un film d’animation à l’ampleur visuelle aussi ambitieuse que la structure de son récit. Géniale tentative de la part des japonais, qui prouvaient sans peine leur suprémacie dans le domaine de l’animation déjà 5 ans auparavant avec Final Fantasy, qui n’a toujours pas pris une ride. Et c’est dans l’anonymat et la discrétion que sort le nouvel opus de la franchise, comme le dernier des DTV pourris pour le successeur de l’une des meilleures sagas de SF grand public. Méritait-il ce sort infâme ? Il l’a bien cherché en tout cas !

L’histoire : Deunan et Briareos, pendant leur période de lutte mercenaire en zone dévastée. Exécutant de petits contrats pour un caïd local en échange de la maintenance de Briareos, ils interceptent un petit convoi, poursuivi par un chasseur de prime particulièrement déterminé.

Appleseed - Alpha

D’un univers flamboyant de cité futuriste, on passe à une série B post apo. Ouch, la descente est rude. Elle l’est encore plus quand on constate que c’est Aramaki qui est à nouveau responsable du projet, et que ce bridé n’a pas changé d’un poil le programme pourri qu’il nous ressert à chacun de ses films depuis quelques années. Les musiques accompagnant les scènes d’action sont un peu moins mauvaises, mais toujours malfoutues et mal montées (quand on voit le nombre de personnes impliquées dans l’élaboration de la BO du film, on comprend que ce dernier soit devenu un beau bordel), et ce scénario… Aaaaarg ! Qui n’a jamais vu un film où les héros trouvent quelques chose, le méchant le veut, ils se poursuivent, le méchant le récupère, veut activer un gros truc hors de contrôle mais le gentil revient pour tout faire péter ? C’est désespérant. Pas nul (ça fonctionne), mais c’est désespérant, de savoir qu’on n’aura jamais la moindre surprise, et qu’on ne peut compter que sur une fibre geek technologique pour pouvoir profiter d’un cinéma aussi abouti. Car question visuel, les progrès fait sur Albator ont été bien réutilisés sur ce projet. Même si il est beaucoup moins joli visuellement (on n’explorera que des décors en ruine ou des véhicules de diverse taille), la finition technique est optimale, on tient un photo-réalisme bluffant (seules les séquences explosion ou impliquant des personnages à visage humain diminuent cette sensation de réalisme), qui montre combien on a repoussé loin les limites de la technologie, pour aboutir à l’un des films d’animations les plus léchés de son époque (Gravity est celui qui remporte la palme haut la main, son réalisme étant bien trompeur). On ne parle plus de révolution technique, mais les prouesses de nos amis ordinateurs sont quand même impressionnantes (une petite pensée pour l’équipe des programmateurs). Quelques designs de méchants pompés sur Mass effect (dont beaucoup de graphismes semblent avoir été repris ici), quelques détails pour inscrire cet opus Alpha dans la saga appleseed, et voilà Aramaki qui relance la machine commerciale, sans qu’on soit surpris ni totalement déçu. Néanmoins, on aimerait qu’Aramaki passe vite fait le flambeau car son incompétence scénaristique condamne un genre tout entier qui a pourtant tous les atouts pour se révéler impressionnant.

2014
de Shinji Aramaki
avec Luci Christian, David Matranga

2,6/6

Nan, des designs originaux qu'on vous dit !

Nan, des designs originaux qu'on vous dit !

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24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 14:05
Dragons 2

Dragons 2 se paye la luxueuse réputation de suite dépassant l’original. Pour l’un des meilleurs films d’animation de la nouvelle décennie, c’est un coup de pub phénoménal. Il faut dire qu’on a mit les petits plats dans les grands en voulant réunir à la fois le public enfantin, familial et les amateurs d’épique avec ce divertissement de gros calibre, qui nous promet du dragon à la pelle, une scène de bataille épique et un petit renouvèlement familial bienvenu. En l’état, le film tient-il la comparaison avec son prédécesseur ? Pas vraiment…

L’histoire : Le village viking de Burk vit maintenant en harmonie avec les dragons. Harold en profite pour faire des explorations qu’il pousse toujours plus loin. Jusqu’au jour où il découvre un nouveau nid de dragons protégé par un étrange dragonnier.

Dragons 2

Ne soyons pas trop sévères quand même, Dragons 2 a un potentiel divertissant tout à fait à la hauteur de ses arguments. Les dragons sont toujours là, les différentes scènes de vol sont toujours grisantes, et le scénario, en plus de ménager davantage de passages épiques, a la bonne idée de développer les bases de son prédécesseurs sur l’organisation sociale des dragons et ici l’exploiter pleinement. Les scènes de bataille apportent largement leur quota de rebondissements, et on ne s’ennuie jamais avec un récit qui progresse sans arrêt. On relèvera le grand soin apporté à la facture technique, les décors sont impressionnants et le cadre toujours enchanteur, tout à fait propice à l’aventure enthousiaste. Alors, qu’est-ce qui cloche dans Dragons 2. Quelques petites choses ça et là qui parasitent un peu l’ensemble, et qui alourdissent le tout malgré les excellentes pistes (je pense à la mort d’un protagoniste principal particulièrement inattendue et réussie). Dans le scénario par exemple, les enjeux consistent ici essentiellement à retrouver Drago et son armée pour en finir une bonne foi pour toute. Mais chose curieuse, on ne nous dévoile jamais les origines de ce personnage, ni comment il a réussit à dresser (par la brutalité, il va de soi) le dragon lui donnant autorité sur les autres (il n’a aucun don particulier dans ce registre). Les liens familiaux d’Harold sont davantage explorés avec l’arrivée de sa mère, gardienne d’un nid de dragon et protectrice de l’alfa, créature millénaire défendant le nid. Mais les retrouvailles entre les deux parents donnent lieu à une séquence chantée dont on se serait passé volontiers (pas la peine de montrer que les vikings savent chanter pour montrer qu’ils ont des sentiments). C’est ponctuellement, par détail, que Dragons 2 déçoit. Tout comme le design de l’Alfa de Drago… pompé directement sur celui du nid. Dans le genre déception, elle est de taille. De même que l’issue de la bataille, où le gigantisme des créatures peine clairement à être mis en valeur, avant de conclure en une minute chrono la séquence (il est vrai que le protagoniste secondaire important meurt aussi à ce moment là, mais autant monopoliser l’attention sur son cas élude beaucoup l’impact catastrophique. Musicalement parlant, John Powell s’est surpassé, c’est la bande originale du premier, en mieux. Sauf pour un remix un peu électro totalement anachronique (qui ne doit même pas avoir été composée par lui) exploitée pendant les scènes de vol qui n’a rien à faire ici (un peu comme si d’un coup, on entendait du M83 pour créer du lyrisme). Encore un détail. Et on peut en citer encore (le combat final avorté, l’amitié plus forte que l’hypnose (ben voyons !)). A titre personnel, les enjeux de cette suite m’ont moins intéressé (étoffe d’un chef, découverte de caractères insoupçonnés dans sa famille) que ceux de son prédécesseur (amitié inter-espèce, évolution des mentalités, émancipation), qui se révélait ambitieux tout en respectant la carrure de ses personnages (modestes ou bourrins). Alors qu’ici tout le monde est bourrin pendant les combats, mais distingué limite poète pendant les séquences émotions. C’est ce dernier point qui fait la différente, les deux films étant qualitativement comparables. Cette suite est simplement plus hétérogène que son prédécesseur, en cumulant de bonnes idées (revirement de krokmou inattendu et dramatique) et les lourdeurs (la love story entre la blonde et le chasseur de dragon à base de « j’te kiffe ! »…) qui en amoindrissent la portée. Le film n’a pas enflammé la salle, mais bon, c’est tout à fait correct.

2014
de Dean DeBlois
avec Jay Baruchel, Cate Blanchett

4/6

Dragons 2
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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 18:36

darknightreturns_blu_575.jpg

 

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Depuis que Nolan a réalisé sa trilogie sur le Batman et refondu le mythe pour des thèmes plus actuels, tout le monde semble s’être aligné sur ce nouveau standard. Les irréductibles de sont réfugiés dans les jeux vidéos (les excellents Arkham Asylum et Arkham City)… ou les DTV avec The Dark Knight returns. Ce dernier, réalisé en deux parties, possède l’excellent avantage d’allier à la fois l’esprit badass du héros et de son univers (méchants icôniques) et des idées politiquement très engagées qui tendent à faire jubiler le spectateur, qui peut alors prendre avec distance ce film osant parodier la réalité et certains de ses travers. Une véritable surprise dans son genre.

 

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The dark knight returns, part 1 : Cette première tentative marque un coup d’essai réussi, malgré une vision très « cobra » de la justice (mais sans la peine de mort généralisée à tous ces criminels qui sentent mauvais et qui sont laids comme des communistes). Mais ce manichéisme est assez propre à l’esprit de Bruce Wayne, d’ailleurs montré ici comme ayant des tendances schizophréniques. Question histoire, 10 ans après la dernière apparition de Batman et à 1 mois de la retraite du commissaire Gordon, un vaste gang met Gotham à feu et à sang. Les flashs infos relaient leurs méfaits avec moults détails gores (meurtres d’enfants, tueries gratuites…), la police est dépassée, bref, le batman revient parce qu’il fait mauvais temps, et parce que la criminalité a changé. Aussi faut-il prévenir qu’on tient là un des animés les plus violents mettant en scène un héros aussi populaire. The dark knight returns a des airs de Robocop, à la fois par sa violence (du sang gicle quand les balles fusent) et par sa lecture intelligente de l’actualité. Traitant frontalement les dérives psychologiques (un double face complètement atteint) et dénonçant avec violence les psychiatres défendant les criminels en en faisant des victimes, le récit se teinte d’une sacré noirceur quand il s’agit de faire intervenir les figures connues des ennemis de la chauve souris, et n’a de cesse de faire progresser les enjeux, en se focalisant finalement sur la menace des Mutants, menés par un chef de gang dégénéré qui n’a rien à envier à Bane. C’est d’ailleurs au cours des affrontements contre cet adversaire que le film se révèle d’une violence sèche, Batman se faisant tout simplement démolir la gueule à coup de pieds de biche. Dans le genre maltraitance d’icône, y a du sang qui coule. On rajoute le personnage de Robin, adolescente dégoûtée par sa génération de branleurs d’étudiants, et on obtient une équipe motivée.  Et par-dessus cela, une nouvelle couche de politique s’ajoute. Le maire, dans un vent de démagogie, commence à vouloir négocier avec les criminels, les politiques perdent leurs couilles alors que les Mutants se répandent en ville, jusqu’à ce que Batman se décide à combattre à nouveau le chef des mutants dans un combat à mains nues, histoire de bien démoraliser le gang. The dark knight returns a cette idée en tête : l’humanité est constituée de beaucoup de suiveurs, et c’est finalement au leader d’incarner l’exemple et la ligne de conduite. Le film ayant l’intelligence de cerner les points sociétaux relatifs à l’existence de Batman et à les exposer clairement, le spectateur est parfaitement en état de prendre de la distance et de réfléchir de son côté, histoire de profiter pleinement de cet épisode, un peu plus riche qu’un Batman contre le fantôme masqué. Une œuvre intense, mais qui déplaira aux opinions de gauche (quand un interviewé dit « On devrait défendre les droits des criminels, ces gens sont victimes du cadre dans lequel ils vivent, et méritent d’être réinsérés avec notre aide… hein ?... Ah non, je ne suis pas de cette ville ! », on sait qu’on a pas affaire à de la langue de bois).

 

4,5/6


2012
de Jay Oliva
avec Ariel Winter, Peter Weller

 

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The dark knight returns, part 2 : On tient clairement ici le meilleur opus des deux, sur tous les plans. Pour les fans de Batman, rarement le héros aura été aussi charismatique et vecteur d’une volonté citoyenne de cette trempe. L’arrivée du Joker (qui ridiculise sur tous les plans le petit histrion fabriqué par Nolan) comblera tout le monde, et l’arrivée d’un atout de très gros calibre, avec des réflexions sur les mythes du super héros et du vigilante, feront tout simplement jouir les partisans du justicier de l’ombre. D’un point de vue mythe, ce film est une aubaine inespérée, qui tire les personnages à de bien plus ambitieuses intentions que son prédécesseur. Inutile de dire que ce film n’est toujours pas à destination des enfants, au vu de sa violence (Batman se fait littéralement éventrer par le Joker) et de son intelligence. Car pour ceux qui seraient moins fascinés par les costumes (j’adore celui de Bruno, sorte de blonde pulpeuse poitrine découverte avec des croix gammées cachant ses mamelons, très calquée sur les manifestantes du Femen), la portée politique de son prédécesseur est tout simplement décuplée ici. Poursuivant son travail de ridiculisation du corps psychologique camouflant son incompétence derrière un jargon technique, lançant sans cesse la polémique sur la violence du vigilante masqué, décryptant avec limpidité le déroulement d’un conflit entre américains et soviétiques (le film en profite pour dézinguer l’armée américaine avec autant de férocité qu’un Starship Trooper ou un Watchmen) en faisant passer le président Ronald Reagan pour un enfoiré notoire, le film va de jubilation en jubilation, ne se contenant jamais et osant le politiquement incorrect avec une intensité frontale qui balaie avec énergie n’importe lequel des opus de Nolan. Il est impossible pour le spectateur de retenir une telle joie, devant une telle intensité, un tel aboutissement d’une saga aussi courte que définitive. Et c’est probablement sur le terrain social que ce Batman est le plus fédérateur. Abandonnant l’idée d’un patriotisme ringard pour celui d’aide à la collectivité locale, le film ose le virement sur le genre « catastrophe » en exposant Gotham aux effets collatéraux d’une explosion atomique, et en suivant les mouvements sociaux. Cernant avec une justesse manichéenne les citoyens s’entredéchirant pour leur survie (les pillages alors que les ressources sont coupées, le climat de peur de guerre nucléaire) et les criminels notoires reprenant leurs activités (le crime ne rapproche pas, contrairement à l’entraide), Batman sort tout simplement ses couilles pour ramener de l’ordre avec les gangs, redonnant de la volonté au peuple pour survivre et restaurer l’ordre gravement touché. Un message bourrin, mais fédérateur, et surtout d’une sincérité plutôt touchante au vu de l’individualisme et du matérialisme exposé en société. Surprenant à bien des niveaux, et culminant dans un dernier affrontement aussi attendu de jubilatoire, The dark knight returns est une bombe atomique, une véritable surprise, qui compense son animation un peu carrée et fonctionnelle par une richesse thématique éblouissante, doublé d’une noirceur frappante (Celina Kyle, devenue une alcoolique boudinée et dépressive, et un joker tuant des dizaines de personnes). Bon sang, pas été aussi enthousiaste pour un animé depuis l’épisode 0 d’Ichi the killer.

 

5/6


2013
de Jay Oliva
avec Peter Weller, Ariel Winte

 

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 16:36

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Final Fantasy est l’un des premiers films d’animation photo-réalistes sortis au cinéma. Ayant bénéficié d’une certaine promotion lors de sa sortie, ce film apparaît aujourd’hui comme un cru oubliée. Toujours victime de sa principale erreur de marketing (son titre trop évocateur), ce cru est à remettre sur le tapis, notamment au vu de ses incroyables qualités graphiques pour l’époque.

L’histoire : un météore s’écrase sur terre, amenant avec lui des entités spectrales de diverses tailles, pouvant arracher les âmes humaines de leur enveloppe corporelle. Alors que les derniers survivants se réfugient dans des villes surprotégées, une équipe de scientifique tente de mettre au point une méthode de cure à l’échelle planétaire…

 

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Le moins qu’on puisse dire de Final Fantasy est que les développeurs de cet animé ambitieux ont bien fait les choses. Des années avant Appleseed, et loin devant Ghost in the shell 2 sorti à la même époque, Final Fantasy est une révolution technique de son temps (perceptible aujourd’hui par son absence de vieillissement). La qualité graphique est telle que le film traverse le poids des années sans se rider. Un signe évident de ses qualités techniques, illustrant un scénario possédant de notables originalités. La nature des extra terrestres est la plus grosse, et malgré le ridicule potentiel d’une telle révélation, le film parvient à garder sa cohérence et à aller au bout de ses ambitions. Misant à la fois sur un concept d’invasion extraterrestre, capable d’arracher des âmes en traversant simplement le corps des vivants et de les infecter par contact, le danger est suffisamment imposant pour maintenir l’attention du spectateur, qui pourra dès lors profiter des petites subtilités développées par le script (détecteurs d’entités, scènes d’action efficaces, travelling spatiaux…). Un certain sens du rythme et un certain mystère bien cultivé font de Final Fantasy un honnête divertissement de SF Fantastique, exploitant correctement l’univers qu’il a planté dans son introduction. Malheureusement, les petites obsessions japonaises sont également présentes, sous la forme ici d’une théorie de force planétaire naturelle appelée GAIA défendue par des scientifiques renommés. Final fantasy, dans l’idéologie, se résume surtout à l’affrontement entre militaires bornés désireux de détruire la menace à coup de pisto-laser et scientifiques écolos soucieux de régler le problème en respectant l’intégrité de la planète. Des préoccupations écologiques assez gentilles, qui ralentissent un peu le rythme de la narration et viennent annoncer l’acte final faisant intervenir des forces à l’échelle cosmique. Question palette sentimentale, le film se révèle toujours un peu limité, mais reste globalement fonctionnel (l’idylle entre notre accorte scientifique en blouse moulante et notre capitaine militaire au visage héroïque), handicapé seulement par moments (notamment quand nos personnages se mettent à parler métaphysique). Reste que les intentions honnête, un script de belle ampleur (une apocalypse tout à fait crédible, aidée par de gigantesques décors) et l’incroyable finition technique de son époque contribuent à faire de Final Fantasy une date de l’animation japonaise. A l’exception de son titre ayant induit en erreur une bonne part de son public…

 

4/6


2001
de Hironobu Sakaguchi, Monotori Sakakibara
avec Ming-Na Wen, Alec Baldwin

 

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25 décembre 2013 3 25 /12 /décembre /2013 22:11

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Avec Aramaki, on sait un peu à quoi s'attendre. Ayant enchaîné les productions animées japonaises en poussant toujours plus loin son perfectionnement technique (on lui doit la série des Appleseed, qui marque déjà son appauvrissement scénaristique du premier au second volet), il a récemment accouché du revival inattendu Starship Troopers Invasion, en trahissant l'esprit de la saga originale pour livrer un space opéra aux morceaux de bravoures dantesques, reliés par un scénario proche du ridicule. On pouvait donc avoir quelques craintes. Mais Albator, c'est un esprit ! Il doit y avoir encore des fans dispersés dans le monde, des gens pour y croire, et pour faire gaffe à ce que le film ne se chie pas... Résultat des courses : dans la tendance.

L'histoire : après avoir épuisé les ressources potentielles de l'univers, 500 milliards d'êtres humains tentent de revenir sur Terre. Cette situation crée une guerre interminable, jusqu'à ce qu'un force armée nommée GAIA s'approprie la planète et en interdise l'accès à quiconque. Après une éprouvante bataille pour la reconquérir, un pirate de l'espace nommé Albator fait son apparition et jure d'entraîner la chute de GAIA...

 

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Ah que c'est bon d'être un pirate de l'espace ! Autant dire que l'esprit d'Albator, flibustier du firmament, a de quoi séduire le spectateur et nous rappeler nos rêves d'abordages à l'ampleur de cargo spatiaux entiers ! Je le précise tout de suite : je ne connais rien du matériau original, ni ne me suis documenté sur le sujet. En temps que tel, ce film est une véritable révolution technique. C'est, avec Les Chroniques de Riddick, le seul à faire prendre corps à un univers pareil, et ici, l'ampleur des effets spéciaux le place largement au dessus de son concurrent d'un point de vue technique. Eblouissant d'un bout à l'autre, chaque séquence spatiale se révèle être un bonheur pour la rétine, et forcé l'on est de constater que la 3D a été pensée en conséquence. On n'a pas vu de guerre spatiale plus impressionnantes depuis le 3ème épisode de Star Wars. De quoi se gaver la rétine jusqu'à plus soif. En soit, le film n'a pas volé l'appréciation de Cameron. Il l'endosse d'ailleurs avec une gênante facilité, car les défauts qu'un tel juge implique sont aussi présents. Encore davantage que Gravity, Albator est un gouffre scénaristique bourré de problèmes qui agace régulièrement le spectateur un temps soit peu exigent. L'adage voulant que l'accomplissement technique passe par un renoncement total d'ambitions de cohérence est hélas confirmé par Albator, au delà même du divertissement.

 

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Dans l'optique de suivre l'histoire d'un corsaire de l'espace, on voulait deux choses : un esprit de piraterie et des scènes d'action dantesques avec de l'abordage. C'est tout ! Pour l'esprit pirate, ça commence bien dans les 10 premières minutes (le coup de la planche, où les pirates laissent les candidats dire un mot pour appuyer leur demande, et où les honneurs et l'argent se font exécuter. Et que répond notre héros ? La liberté ! Et on le sauve pour une connerie pareille) et ça retombe comme un soufflet aussi sec. La liberté, mais quelle connerie dans un pareil contexte ! Fallait répondre "le capitaine !" et là on était bon, mais non. Et après une éblouissante scène d'abordage de vaisseau ennemi (conclue en 3 minutes une fois l'attaque finie), on lance le scénario : on dépose des bombes à neutrons dans différents points de l'univers pour faire bugguer le temps et revenir en arrière... Hu ? Mais c'est quoi ce plan de merde ? Bon, allez, pas grave ! Au moins on va voyager dans l'univers. Une séquence nichon numérique et fesse numérique, check ! Une blonde avec armure bonnet D qui porte des combinaisons spatiales moulant son string plus tard, l'histoire n'a pas beaucoup avancée. Et alors que la bataille finale s'annonce, les failles apparaissent. L'incapacité totale du scénario à insuffler la moindre émotion quelque soit le personnage en question (le passé d'Albator... miné par la bêtise de ses décisions et l'absence totale de spontanéité de ses réactions, le héros girouette qui ne semble pas avoir la moindre conviction et qui change sans arrêt d'avis), la lourdeur des symboles (bon sang, cette fleur à la con...), les incohérences multiples (les gardes de GAIA voient un garde qui va droit vers les cellules des prisonniers sans répondre à leurs injonctions et se disent juste qu'il est bizarre), le film prend le vide de toutes parts, et jamais ne semble vouloir changer son cap. En fait, il y a tellement d'incohérences (le flash back donnant des infos sur le héros et sa famille, d'une débilité sans fond (des ampoules qui explosent tout un building...)) qu'à moins de renoncer à réfléchir, le film décevra continuellement. Jusqu'au final d'une connerie abyssale, emmerdant la logique jusqu'au bout pour tenter d'emporter le morceau sur le tard avec un esprit pirate mort il y a plus d'une heure déjà. Au vu de la perfection technique de l'ensemble, le résultat n'en est que plus frustrant, et le bilan si désespérément évident, qu'Albator déçoit les maigres attentes qu'on avait placé en lui. Merde, Aramaki, quand vas-tu enfin t'acheter un scénariste compétent ?

 

1,7/6


2013
de Shinji Aramaki
avec Shun Oguri, Haruma Miura

 

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26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 07:19

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Avec Le roi des ronces, le spectateur ne sait clairement pas à quoi s’attendre. Film d’animation sorti en 2011 dans l’anonymat, l’affiche ne paye pas de mine (se fendant en plus d’une tag line assez peu inspirée : « Dans ce futur dévasté, personne ne vous entend crier ! » merci Alien !), et le pitch se révèle juste ultra excitant. Mais est-ce là la perle rare ? Nous nous contenterons de dire que le film commence très bien est finit assez mal.

L’histoire : dans un futur proche, un virus apparu subitement pétrifie ses victimes, sans chance de survie ni de remède. Une compagnie médicale ayant récemment mise au point un processus de cryogénisation sélectionne une centaine d’individus contaminés, pour être endormis le temps de trouver un remède. Après un laps de temps indéterminé, ils se réveillent dans un complexe dévasté, où de nombreux monstres s’attaquent à eux.

 

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Avouez que c’est stimulant. En fait, dire que Le roi des ronces commence comme un vrai bijou n’est pas exagéré. Le traitement de l’épidémie de Médusa (épidémie provoquant la pétrification des cellules humaines) est réaliste, et la description de sa propagation n’a rien à envier aux films de zombie. La peur est réelle, les réactions gouvernementales logiques et le portait de chaos général complètement convaincant. Les explications fournies autour de cette campagne de cryogénisation se tiennent, et on accepte facilement la comparaison très « japonaise » avec La belle aux bois dormants, histoire de bien jouer la carte de la métaphore inutile, mais appropriée. Le contexte est vraiment bien planté, les objectifs sont clairs, l’animation est plutôt soignée… Un sans faute pour l’instant. Puis commence le film à proprement parler, avec le réveil brutal des différents patients. Sans assistance, presque réveillé par accident, sans réponse de l’intelligence artificielle sensée assurer leur survie, les voilà qui errent dans le hall de stockage, livrés à eux même, avant la première attaque de monstres. Autant dire que cette dernière est d’une violence inattendue, n’hésitant pas à faire gicler l’hémoglobine, et à zigouiller la quasi intégralité des survivants d’une seule traite. Si le spectateur n’a pas la pression avec ça… Le roi des ronces vire brutalement sur le survival horror, où les survivants sont à la fois menacés par des monstres badass, la progression de leur maladie et les tensions internes du petit groupe qui en a réchappé. Parti comme ça, on est bien immergé dans l’histoire et prêt à en découdre. Mais hélas, c’est à partir de ce moment que le film se casse la gueule. Si les monstres font des blessures gores, leur design n’est pas toujours réussi, et surtout, quand le film explique leur origine, le spectateur n’y croit plus du tout. Plutôt que de se limiter à un contexte de survie, Le roi des ronces s’aventure dans un domaine complètement à part, à savoir la matérialisation des rêves. Avec le bon vieux coup de l’intelligence artificielle qui cache quelqu’un derrière elle. Malgré quelques séquences d’action appréciables et quelques ambiances sympathiques (les couloirs remplis de ronces), le Roi des Ronces se révèle être un film assez mineur, doté d’une bonne animation et d’excellentes idées de départ, hélas, gâchées par un retournement de milieu de film très maladroit.

 

2,8/6


2009
de Kazuyoshi Katayama

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7 juin 2013 5 07 /06 /juin /2013 11:48

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Innovation de taille aujourd’hui, puisque je m’attaque à un nouveau type de chroniques : celui des séries. Je ne compte pas en faire une habitude, pour diverses raisons d’ailleurs (principalement en fait que je n’ai pas les ressources techniques nécessaires pour m’en abreuver en streaming). Mais si ce blog peut mettre en valeur quelques produits du passé oubliés, pourquoi s’en priver ? Bénéficiaire de l’exception : Elfen Lied, un animé gore japonais.

L’histoire : Echappée d’un laboratoire après avoir fait un véritable carnage dans les membres du personnel, une jeune femme dotée de pouvoirs télékinésiques (enfin, pas vraiment, mais l’effet est le même) perd la mémoire et est prise en charge par deux étudiants dans une ville voisine.

 

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Après une révision complète de cette courte saga (13 épisodes, 25 minutes chacun), je ne peux que réaffirmer tout l’attachement que j’éprouve pour cette objet curieux et définitivement sincère. Ce n’est pas tant pour la facture technique (très conventionnelle, les dessins sont très japonais sans bénéficier d’un plus grand soin qu’un autre animé classique) ni pour le gore (plutôt anecdotique, mais toujours dramatisé, qu’il soit cathartique ou monstrueux), mais pour la richesse des sentiments qu’il véhicule. On le constate toujours dans des productions comme Starship Troopers Invasion ou dans les Ghost in the shell, les japonais n’arrivent pas à faire dans la nuance de portrait. Chaque personnage se doit habituellement d’avoir un trait de caractère particulier et d’y aller à fond dedans. Or ici, pour une série répertoriée comme gore, les personnages sont un peu plus ambigus, et surtout, ils sont gérés de manière à faire exploser leur potentiel sentimental. C’est un des rares animés où la sensibilité du spectateur est aussi proche de celle des protagonistes. Souvent, cet animé a recours au mélo, parce que quelques larmes faciles, ça ne fait pas de mal. C’est d’ailleurs dans les phases mélo que les scénaristes rajoutent souvent beaucoup de cruauté, histoire de rendre encore plus pénible le sort des personnages. Car comme souvent, les personnages ont un lourd passé qui va nous être copieusement étalé. Il y a Kouta, jeune étudiant, dont la petite sœur est morte il y a longtemps, Yuka, sa cousine ayant des souvenirs du drame, Lucy/Nyu notre mutante à double personnalité meurtrière, et bientôt se rajoutent Nana, une seconde mutante qui malgré son lourd passé semble être la gentillesse incarnée, et enfin Mayu, jeune clocharde ayant fui son beau père pédophile. C’est notamment avec ce dernier personnage que le mélo ira le plus loin, culminant dans l’épisode 5 avec la surenchère de malheurs qui lui arrivent dans la figure. Pourtant, si le film se révèle presque complaisant dans l’exposition de la souffrance de ses personnages (ça sera encore plus évident avec l’enfance de Lucy, mais nous y reviendrons), il reste toujours cramponné à leur point de vue et à leurs espoirs. Aussi, les secondes chances qui leur sont offertes irradient d’une chaleur humaine sincère, vivifiante, grisante à en faire monter les larmes aux yeux (la seconde moitié de l’épisode 5 justement). Elfen Lied exploite les glandes lacrymales  du spectateur à la fois de la bonne et de la « mauvaise » façon, et peu lui importe du moment qu’on chiale. C’est d’ailleurs là qu’on peut juger de la « complaisance » de l’animé en question, qui n’hésite pas à virer sur du manichéisme primaire. C’est notamment le cas avec les personnages des mutants. Dotés de cornes directement fixées sur l’os crânien, ils semblent tous utiliser leurs pouvoirs pour occire les humains avec qui ils sont en contact (le carnage de l’épisode 1 est d’ailleurs une merveille dans le genre, une parfaite entrée en matière). Et c’est donc là que le discours du film sur les freaks prend toute son ampleur, puisqu’en gros, les humains commencent toujours par discriminer les monstres (méchants humains qui n’arrivent pas à supporter des cornes trop kikoo lol !), et à être cruels avec eux. Si le passé de Nana est surréaliste à ce sujet (torturée depuis sa naissance, élevée en laboratoire et conditionnée pour être complètement soumise aux volontés des scientifiques, vraiment, c’est le personnage le plus pathétique et l’un des plus attachants du film dans sa manière ingénue de supporter une telle situation), celui de Lucy est volontairement pessimiste, réutilisant dans l’épisode 8 un mélo agaçant, intelligemment combiné à une dose monstrueuse de cruauté (la mise à mort d’un chiot, et la présence d’un traître encore plus dérangeante par les débuts de relation d’amitié entre Lucy et lui, débouchant sur un massacre d’enfant couillu). Il est aussi bon de noter que l’animé joue intelligemment sur quelques noirs sentiments humains (comme la courte réflexion sur la nécessité de toujours connaître quelqu’un de plus malheureux que soit pour se soulager la conscience, quitte à le maintenir dans le malheur pour stabiliser la situation). L’épisode 9 semble incontestablement le meilleur de la saga, le plus intense sentimentalement en tout cas. Mettant en scène la liaison d’une Lucy tueuse en masse (décimant des familles entières pour se réfugier dans leur maison et s’y nourrir) et d’un Kouta encore enfant, c’est le point de la narration où l’empathie pour les personnages culmine, où leurs sentiments semblent les plus forts. C’est aussi l’un des plus émouvants dans le bon sens du terme, puisqu’à la moitié de sa durée, il annonce la fin imminente, programmée de cette relation fusionnelle entre enfants (dernière journée avant un départ de fin de vacances). En mettant en scène leur dernière journée de la meilleure des manières, il joue toujours cruellement sur la mélancolie du temps qui passe et sur la séparation de plus en plus proche, imminente. Incontestablement le plus intense, jusque dans son dénouement dramatique, où le gore prend là encore une étoffe déchirante (quoi qu’il faudra attendre l’épisode 11 pour avoir le dénouement complet). Que ce soit dans le mélodrame, la cruauté ou dans une authentique joie de vivre, Elfen Lied donne toujours la part belle aux sentiments de ses protagonistes, et la sincérité de sa démarche finit par l’emporter sur les artifices qu’il a tendance à utiliser à grande mesure. Quelques petits temps morts ça et là, mais vu la courte durée de chaque épisode, on va régulièrement à l’essentiel. Dernier petit clin d’œil aux hommes de bon goût, Elfen Lied n’étant définitivement pas un animé pour enfant (vu la violence, un – 12 ans, limite 16), il fait ça et là de petites allusions au style Hentaï, sans conséquences toutefois puisque l'humour vient toujours désamorcer les situations (comme la séquence où Nyu, incapable de parler et à la mentalité infantile, se laisse changer de tenue par Kouta sans la moindre pudeur… avant une arrivée de Yuka plutôt au mauvais moment). Bref, évitant les enjeux abrutissants pour se focaliser sur les reconstructions des personnages et leurs émotions profondes, Elfen Lied est une curiosité indispensable, ne serait-ce que pour la radicalité de sa démarche. Eblouissante et plutôt courte, c’est une révélation de mon parcours cinéphile.

 

5/6


2004
de Lynn Okamoto

 

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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 18:47

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Après Resident Evil Dégénération (plus ou moins apprécié des cinéphiles, c'est selon), Capcom se fend d'une nouvelle adaptation fidèle à ses jeux avec Resident Evil Damnation, qui utilise toujours Léon comme héros principal en l'envoyant cette fois ci en Europe de l'est. Si on sent un recul dans le scénario, les graphismes sont nettement plus à la hauteur que dans le premier film.

L'histoire : Envoyé dans la république Slave de l'Est (inutile de chercher sur une carte), Léon découvre la présence de plusieurs armes biologiques à base de virus G, qui semblent être aux mains des rebelles. Il décide donc d'ignorer ses ordres de replis pour éclaircir la situation.

 

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Autant le dire tout de suite, j’avais de modestes attentes pour ce nouvel opus de la saga Resident Evil. Si le premier volet (Dégénération) avait laissé le public indécis, il s’agissait d’un film d’animation correct qui délivrait la marchandise en termes de créatures (pas assez de variété, mais de correctes scènes d’action et un final grandiloquent sur des bâtiments qui s’effondrent les uns après les autres). C’est indéniable avec ce nouvel opus, l’avancée technique est frappante. On croirait presque avoir un film filmé en dur sous les yeux. Avec des textures très réalistes et une nette amélioration de l’animation (très grande lisibilité de l’action, nombreux détails flattant la rétine…), la technique n’est pas ce qui mettra en défaut ce nouvel essai. C’est clairement le scénario qui fait défaut. Avec une intro tentant de surfer sur le climat instable de l’Europe de l’Est (on est déjà un peu dubitatif), on perd rapidement nos illusions. Léon, le héros du premier opus, marche ici dans une ville en proie à la guerre civile, puis se fait brutalement attaquer par un monstre dans un parking. Une manière assez abrupte d’attirer notre attention. Et constamment, le film tentera de faire avancer son intrigue par brutalité (quelques scènes fortes ça et là), tentant de créer un mystère là où une situation limpide s’impose très rapidement (Les rebelles veulent des armes, le Gouvernement peut s’en payer de meilleures, Umberlla veut dire oui aux deux marchés). Une situation vieille comme le monde qui ne surprendra personne, et qui se révèle finalement ennuyeuse. Mais là où le premier entretenait son rythme en élargissant progressivement son terrain de jeu, ce nouvel opus se cantonne finalement à une ville. Bon, c’est déjà bien, mais si la finition technique est au point, le film ne montre pas forcément des décors dignes de ce nom (la mine est une mine lambda, de même pour les égoûts…). Le final, sensé être épique, est raté, les gros boss de fin se ressemblant tous et anéantissant les efforts de réalisme du reste du film. Divertissement pépère et cette fois ci focalisé vers la promo du jeu Resident Evil 6, ce film échoue à conserver l’intérêt du spectateur lambda, qui se sent complètement exclu de l’action et de ce qu’il voit. Même les gamers pourraient bailler pendant quelques scènes.


1.8/6

 

2012
de Makoto Kamiya
avec Paul Mercier, Courtenay Taylor

 

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